[Collection de véhicules militaires de René Chapelan]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0355 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
historique Des jeeps, des voitures amphibies, des ambulances... René Chapelan en a plein son jardin. Il les achète, les restaure et les bichonne. Son passe-temps, ce sont les véhicules militaires. Sans leurs armes bien sûr.
historique "J'ai toujours voulu une jeep", avoue René Chapelan. Et c'est en achetant l'objet de ses rêves complètement délabré, il y a une dizaine d'années, qu'il débute sa collection. "Ensuite, c'est l'engrenage". Aujourd'hui [en 1990], sous un hangar jouxtant son pavillon de Jonage, il possède une dizaine de véhicules militaires américains, dont une ambulance, un GMC, un véhicule dit "de reconnaissance" et surtout - sa fierté - un véhicule amphibie. Le tout en parfait état de marche. Pour cet ancien d'Algérie, où il était affecté au service de santé, cette occupation est un "virus". Il y consacre la plupart de son temps libre, les soirées comme les week-ends. Frigoriste de son état, c'est un peu par hasard, au cours de ses déplacements, qu'il découvre les nouvelles pièces qui viendront enrichir sa collection. La majeure partie des véhicules qu'il possède a été achetée à des particuliers qui les laissaient se détériorer ou qui les utilisaient pour les travaux des champs. Certains véhicules sortent même tout droit de décharges. Lorsqu'il les achète, ces futures pièces de collections ne sont qu'une carcasse rouillée. Mais le résultat des nombreuses heures de travail, qui se chiffrent en mois plus qu'en semaines, est spectaculaire. Tout fonctionne parfaitement, le tricycle de parachutiste comme le véhicule amphibie, les moteurs comme les équipements radio. Si les particuliers sont sa principale source d'approvisionnement, l'Etat par le biais des ventes du stock des Domaines, est aussi un fournisseur important. Le matériel, vendu démilitarisé (c'est-à-dire démuni de tout attribut militaire), est racheté par ce passionné qui s'occupe de le remettre en état. C'est aussi par le biais de ces ventes, répertoriées sous forme de petites annonces dans un bulletin auquel il est abonné, que cet "artisan" achète par centaines de kilos les pièces qui lui seront nécessaires lors de ses réparations. Néanmoins, si l'on évoque avec lui l'éventualité de la vente d'un de ses engins à un musée, René Chapelan se cabre : "Ah non, pas question. C'est à moi et je les garde. Réaction impulsive mais tout à fait justifiée par les heures et les heures passées sur une seule pièce, sur la recherche des inscriptions d'origine, sur la restauration des sièges comme des blindages, qui en même temps qu'un travail de Titan, sont sa plus grande satisfaction. Pourtant, il ne vit pas sa passion en égoïste. Connu dans la région, on fait souvent appel à lui dans le cadre de commémorations. Ainsi, dimanche [7 octobre 1990], il participait à Crémieu, à un défilé pour des anciens d'Allemagne. Le 8 mai [1990], sollicité par l'Association des anciens de Rhin-et-Danube, il défilait avec quelques pièces de sa collection. Mais sa renommée ne se limite pas à son seul département : en 1984, il se rend avec une ambulance, une jeep, et un véhicule amphibie, en Normandie, à Cavalaire et Sainte-Maxime pour les cérémonies de commémoration du quarantième anniversaire du Débarquement. Mais, selon lui, ce n'était pas à l'origine, le but de sa collection. C'est par passion qu'il a débuté "10 ans trop tard" et s'il participé à ce genre de cérémonie, voire à un film pour FR3, c'est parce que ses amis le lui demandent. A collection particulière, conséquences particulières. L'inconvénient majeur de ce genre de manifestations reste selon lui, "de trouver des chauffeurs. Effrayé à l'idée d'une éventuelle panne, il préfère, en effet, ne pas laisser ses "petits bijoux" dans n'importe quelles mains, le maniement en étant assez particulier. Quant à l'aspect financier, René Chapelan en fait quelque peu abstraction : s'il en parle, c'est seulement pour préciser que lorsqu'il achète ses véhicules à l'état d'épaves, il les obtient pour une bouchée de pain. Mais une fois restaurés, la valeur de ses engins est bien plus que décuplée. Toutefois, bien que passionné d'engins militaires, il tient beaucoup à ce que la distinction soit faite entre sa collection et l'aspect militariste qui risque d'être associé à ce genre d'activité. En aucun cas, précise-t-il, ses véhicules ne servent à de quelconques manoeuvres et bien qu'il possède également tentes, drapeaux et tenues "d'époque", c'est uniquement dans le but d'obtenir un maximum de réalisme. Source : "Une passion désarmante" / Véronique Bourgeois in Lyon Figaro, 12 octobre 1990, p.40.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP02768.

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